Je n’ai pas l’once d’une réponse à cette question. Mais je la trouvais jolie, alors je partage. Disons, pour être parfaitement honnête, qu’elle trotte dans mon esprit ces derniers mois, lorsque je divague autour de la lose (et divague, c’est beaucoup) (pardon).
La lose, on dit sans souci qu’on l’a, enfin plus précisément qu’on l’a eue, on n’y voit aucune responsabilité personnelle. En revanche, on crèverait sans doute d’être perçu comme un loser. C’est sur cette frontière que j’achoppe systématiquement.
Les domaines où la réussite est possible et visiblement exigée s’étirent sans relâche. Et ça me tend. Je m’explique. Le foisonnement de partages de recettes pour atteindre l’épanouissement – Graal de notre époque – nous confronte en permanence à l’infinité des sujets qui méritent nos efforts si l’on veut, nous aussi, être heureux.
Cette question m’effleure ces derniers temps quand je pense à Gaston Lagaffe, figure tutélaire du loser magnifique. Petite, Gaston me fascinait par sa créativité et son insouciance à toute épreuve, la force comique qui se dégageait des décalages. Sa bulle contre le bulldozer du réel m’était un vivifiant refuge.
Je ne crois pas, non. Il semblerait qu’il soit nécessaire de présenter un récépissé. À savoir, le rebond attendu : la réussite, la leçon de vie. Pire : la transformation et sa sacro-sainte satisfaction. L’acceptable, c’est la chrysalide ou mieux, le papillon. Mais le format chenille, qu’on se le dise, doit être tenu secret.
Le titre n’a rien à voir avec la suite, mais je l’aimais bien donc je vous prie de ne pas faire trop attention à cette incohérence. Merci bien. Quoique si, en fait, il y a un lien.
Qu’elle est agréable à raconter, cette malchance. La lose Pierre-Richard, la poisse-la-vraie, celle dont vous n’êtes pas responsable, en somme. Et qui finit bien, cela va sans dire. Celle face à laquelle vous pouvez afficher un recul satisfait, un panache de stand-upper chevronné. Elle fait du bien à plusieurs niveaux.
Depuis longtemps, je cherche un sujet sur lequel écrire. Je tournicote, bien consciente de n’être spécialiste de rien, convaincue qu’il serait pénible d’ajouter du texte là où ça sature déjà (ne me remerciez pas, c’est mon côté altruiste) (ou bien mon côté femme, qui reste bien à sa place) (c’est un autre débat). Mais ça y est, je tiens mon sujet.